Confinement n'est pas enfermement

Le confinement est un acte volontaire et positif que l'on fait pour se protéger et pour protéger les autres. L'enfermement, on le subit. Dans le terme "enfermement", j'entends le mot "enfer". En cette période très particulière, efforçons-nous de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Je vous propose un petit exercice pour remettre les choses à leur juste place.

-Je suis confiné(e) dans une maison avec jardin: je pense à ceux qui le sont dans un appartement.

-Je suis confiné(e) dans un appartement avec mon conjoint: je pense à ceux qui le sont dans 50 m2 avec 2 ou 3 enfants. Ils sont nombreux à l'être dans les grandes métropoles.

-Je suis confiné(e) seul(e): je pense à celles qui se trouvent en face à face permanent avec leur bourreau. 30% d'augmentation des violences conjugales enregistrés ces derniers jours, l'alcoolisme suivant la courbe de l'épidémie!

-Je suis confiné(e) seul(e) avec le téléphone, internet, la radio la télévision, des livres: je pense à celles et ceux qui ont été enlevés dans des zones en guerre, ces otages séquestrés pendant des mois, des années, pour certains, sans aucun lien avec l'extérieur et la menace permanente d'être exécutés. C'est en ce moment le cas de Sophie Petronin, médecin humanitaire de 74 ans, enlevée par des terroristes islamistes dans le nord du Mali le 24 décembre 2016. Plus de 3 ans sans contact direct avec sa famille! Qui plus est, Sophie Petronin souffre de paludisme et d'un cancer pour lesquels elle ne bénéficie d'aucun traitement. En regard de celle de cette femme admirable, dévouée aux populations souffrantes du Tiers Monde, notre situation de confiné(e) pour quelques semaines, dans un environnement confortable et sécurisé, devient bien relative. Quand je sens que mon moral flanche, je pense à Sophie Petronin.

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