On se compte!

Le fait est qu'il m'a semblé que le nombre de communications concernant la nutrition entérale était à la hausse par rapport aux JFN des années précédentes. Ce qui serait logique puisque les indications sont elles-mêmes en augmentation.

Les chiffres, donc! Ils ont été établis et présentés par l'équipe du Docteur Dominique Lescut, spécialiste de nutrition artificielle à Lille, sur la base des fichiers 2017 de l'Assurance Maladie, en croisant ceux des assurés sociaux et ceux des affections de longue durée (ALD) et en les classant par tranche d'âge. Un travail colossal!

En 2017, Sur 50 millions 795.711 de personnes de plus de 15 ans affiliées à l'assurance maladie, 30714 étaient en nutrition entérale, toutes catégories confondues ( gastrostomie, jéjunostomie, sonde naso-gastrique). 15453 nouveaux cas étaient enregistrés en 2017 par rapport à l'année précédente.

Les 2 grandes catégories de maladies pourvoyeuses d'alimentation entérale sont, en 1er, les cancers pour 56% et, en second, les affections neurologiques (Sclérose Latérale Amyotrophique, AVC, Parkinson, Alzheimer etc...) pour 27,6%.

Chez les enfants de moins de 15 ans, ce sont les affections neurologiques qui sont prépondérantes ainsi que les insuffisances d'organes (atrésie de l'oesophage, par exemple). Sur les 12 millions d'enfants enregistrés par la Sécurité Sociale en France, en 2017, 6248 bénéficiaient de nutrition artificielle dont 51% de garçons et 49% de filles. Pas d'inégalité de sexe dans ce domaine! 43% des enfants sont âgés de moins de 5 ans à la 1ère prise en charge. La nutrition entérale à domicile est fréquente: 40% des enfants de moins de 5 ans sont nourris à la maison.

Alors, me direz-vous, quel intérêt trouver à ce froid catalogue de chiffres? Il permet déja de prendre la mesure du problème et constitue un point de départ pour en observer l'évolution. Derrière chaque chiffre, il y a un être de chair, d'os et d'esprit, souvent en souffrance. Et puis, ce n'est pas vraiment une consolation, on se sent moins seul.