La "malbouffe" à l'hôpital
- Par Françoise PARINAUD
- Le 18/12/2017
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- Dans Notre Santé & Recherche Médicale
Une enquête menée en 2017 par la Société Francophone de nutrition Clinique (SFNEP) , sous l'égide du Professeur Eric Fontaine du CHU de Grenoble, avait révélé qu'au moins2 millions de personnes en France souffrent de dénutrition dont 20 à 40% des personnes hospitalisées et, parmi elles, 1 enfant sur 10. Les contraintes budgétaires qui pèsent sur les hôpitaux français les ont conduits à faire des économies sur la nourriture des patients au péril de la santé de ces derniers. " On arrive à générer de la maltraitance; la malbouffe c'est de la maltraitance!" s'indigne Eric Fontaine.
Prenons l'exemple du CHU de Grenoble: le budget pour acheter la nourriture est de 3€73 par jour et par patient. Avec cette somme plus que modique, il faut cuisiner 3 repas par jour.Pas étonnant que ce que les malades trouvent dans leur assiette soit souvent immangeable! Le responsable de la restauration du CHU fait venir les poulets surgelés de Lituanie ou de Pologne parce qu'il coûtent 1 centime de moins que les poulets français. Une somme dérisoire, direz-vous! Mais à raison de 5000 repas/jour, 365 jours/an, l'économie est de 18250€ soit l'équivalent du salaire annuel d'une infirmière à mi-temps.
Ce constat très alarmant a conduit le Professeur Fontaine et le comité de lutte contre la dénutrition qu'il préside à lancer un manifeste national . Nous en retiendrons l'une des demandes qui nous concerne tous: le 1er janvier prochain, le forfait hospitalier payé par les patients sera augmenté de 2€ et passera de 18 à 20€ par jour. Ces 2€ devront être intégralement utilisés pour améliorer la qualité gustative et nutritionelle des repas servis aux malades. On saura au moins où va notre argent!
Vous pouvez, si vous le souhaitez, signer ce manifeste sur le site: www.luttecontreladenutrition.fr
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