Photo reynald

Pompe ou pas pompe?

Contrairement à d'autres pays, comme le Canada, nous sommes encore très (trop?) peu nombreux à passer notre nourriture sans nous brancher à une pompe mais en nous servant d'une seringue de gavage. Pompe ou seringue? Notre diététicien, Reynald Etienne, nous apporte des éléments de réponse. Voici la 1ère partie de son argumentaire:

"Dans la majorité des cas, une nutrition entérale est mise en place à l'hôpital. Les règles y sont gravées dans le marbre depuis des décennies et on n'y déroge pas: "une nutrition entérale doit être administrée à l'aide d'une pompe et le débit ne doit pas être trop élevé". Il n'est par rare d'y voir des patients alimentés pratiquement en continu toute la journée. 1500ml par jour, en moyenne, à raison de 100ml par heure, ça prend du temps!

Une fois rentrés chez eux, et si personne ne s'y oppose, les patients gastrostomisés sont tentés d'augmenter le débit de la pompe sans oser passer à l'acte car on les a bien prévenus: vous allez avoir des diarrhées, des nausées, voire un reflux qui va inonder vos poumons. Je suis d'accord pour être prudent quand le patient a un état de conscience très limité. Effectivement, pour quelqu'un qui est dans un niveau élevé de coma, il y a malheureusement peu d'intérêt à passer les poches plus vite et le risque d'inhalation est réel.

Pour les autres, j'ai, comme toujours, une formule simple: le bon débit est le débit maximum toléré. L'astuce est de ne pas passer de 100ml/h à 400 ml/h du jour au lendemain. Il faut augmenter progressivement le débit de la pompe, de 10 à 15ml/h, quotidiennement et on continue tant que tout se passe bien, sans nausées ni diarrhées. Si cette idée vous angoisse, prélevez donc 10ml d'eau à l'aide d'une seringue et versez-les dans un verre. Vous aurez sous les yeux la quantité que vous passerez en plus chaque heure. Votre estomac, même fragile, peut gérer ça."

Reynald Etienne

Suite et fin du billet de Reynald la semaine prochaine!

 

 

Ajouter un commentaire