Jusque là tout va bien...

Dans le groupe, tout le monde s'était étonné dès l'arrivée de l'importance et de la lourdeur de mes bagages. Pour couper court à toute extrapolation sur le sujet, j'avais annoncé la couleur: je transportais ma nourriture, j'avais une sonde gastrique et je ne participerais pas aux repas en commun. Très vite, mes compagnons de voyage s'habituent à me voir sortir plusieurs fois par jour seringue et raccord de sonde pour m'hydrater. J'apprécie leurs marques d'empathie et leur discrétion. Je ne me sens en rien différente et j'en oublierais presque mes handicaps.

Merveilleuses oasis (photo) où le temps semble suspendu! Cathédrales de palmiers entre le turquoise du ciel et l'émeraude des eaux de montagne! Dommage qu'Oman ait si peu de circuits et que plusieurs cohortes de touristes se retrouvent en même temps au même endroit! Ces télescopages altèrent quelque peu la magie des lieux.

Au soir du 4ème jour, nous arrivons dans le désert où nous allons passer la nuit. Au programme: coucher de soleil sur les dunes! Des bédouins ont allumé un feu de branchages. Les nuits sont fraîches mais j'ai pris la précaution d'enfiler une veste polaire. Je suis très frileuse. La 1ère chose que je fais en arrivant dans une chambre d'hôtel est de couper l'air conditionné qui affiche un différentiel trop important avec la température extérieure. Je me méfie des "chauds-froids".

Pourtant, bien couverte, assise sur le sable d'une exquise finesse, toute au plaisir de contempler les derniers feux du couchant laisser place à une belle nuit étoîlée, je sens un premier grand frisson. Je n'ai pas froid mais je frissonne. Bizarre!

Je ne le sais pas encore mais, comme le petit prince de Saint Exupery, je viens d'être mordue par un serpent qui a pris la forme d'une bactérie. Je n'en mourrai pas mais mon voyage va tourner court.

A suivre...