Point de départ

Mon histoire

Je suis aussi laryngectomisée, c'est à dire que je respire par une ouverture, une trachéotomie, à la base du cou et que je n'ai plus de cordes vocales. Je n'ai plus de voix, je chuchote…

J'avais 47 ans quand un tabagisme forcené m'a envoyé l'addition: un cancer du larynx. Chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie m'ont sauvé la vie mais les rayons ont entraîné une sténose (rétrécissement, fermeture) de l'oesophage. Au fil des mois les difficultés à avaler se sont aggravées. Les repas étaient une épreuve pour moi et pour mon entourage. Je m'étranglais. Un morceau de nourriture pouvait rester coincé plusieurs minutes durant. Il a fallu se rendre à l'évidence: fini les solides, bonjour les purées! Puis les purées ont eu elles aussi du mal à passer. J'étais maigre comme un clou. Des dilatations répétées de l'oesophage, pratiquées à l'hôpital, n'ont pas permis d'enrayer le processus. La gastrostomie s'est imposée et, à ce moment-là, elle fût une délivrance.

Pompe ou seringue, quel mode d'administration ?

Si la gastrostomie était un soulagement, mettant fin à des mois d'une pénible bataille pluri- quotidienne pour me sustenter, je découvrais que j'allais devoir être dépendante de mon nouveau mode d'alimentation. A la fin des années 90, il était préconisé d'administrer les packs de nourriture entérale au goutte à goutte au moyen d' une pompe. Ces opérations prenaient 4 fois 2 heures, soit 8H par 24H. Beaucoup trop, à mon goût, pour mener une vie normale! Je voulais être libre de mes mouvements, aller et venir à mon gré et voyager.

Contre la règle qui prévalait à l'époque, mais qui s'est bien assouplie depuis, je décidais d'utiliser exclusivement les seringues de gavage. Je ne vous cache pas que les premières semaines de ce régime connurent une sorte de rébellion de mon tube digestif, pas habitué à recevoir un apport massif de liquide. Lequel liquide me traversait littéralement le corps pour en ressortir quelques instants plus tard. Mais j'étais bien déterminée à mater cette guerre intestine, prix à payer pour ma liberté. Effectivement, le TGV, Transit à Grande Vitesse, commença à ralentir et en 2 mois tout était rentré dans l'ordre. Il m'avait fallu, bien sûr, veiller à ne pas me dénutrir pendant cette période. Depuis, je n'ai jamais lâché ce mode d'aimentation par la seringue et m'en porte fort bien. La prise de nourriture ne me prend que quelques minutes et je l'ai expérimentée dans beaucoup de situations: train, avion, contrées lointaines ou tournois de bridge.

Et vous? Avez-vous eu la possibilité de choisir entre pompe et seringue? Je vous propose de donner votre avis à ce sujet sur le forum

Commentaires (2)

Lhoret
  • 1. Lhoret | 14/04/2019
Cc bonjour quel plaisir de vous lire , j'ai une sla bulbaire, gastrostomie le 11avril dernier ,trop long pour moi , alors voudrais bien passer a la seringue ,pouvez vous me dire comment procéder .Se serait génial . vous êtes formidable.
Cordialement Guylaine .
Françoise
  • 2. Françoise | 10/03/2016
Je réponds au message de Capucine sur le thème: pompe ou seringue. Il est évident que s'alimenter par la seringue facilite grandement la vie et permet une autonomie plus large. Mais je répète que ce mode d'administration nécessite une phase d'adaptation, par exemple faire une prise sur 4 par seringue, puis une sur 3 et ainsi de suite jusqu'à ce que vos intestins ne fassent plus de différence et tolèrent aussi bien l'ingestion par seringue que par pompe. N'hésitez pas à en parler avec la diététicienne qui vous suit.

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