Je suis "Mauricette"

Bien que n'ayant pas atteint l'âge canonique de 75 ans, ma généraliste avait estimé que mes fragilités me rendaient prioritaire pour la vaccination contre la Covid 19. Je m'étais donc inscrite sur le site Doctolib pour en bénéficier.

Munie de mon attestation médicale, je me suis rendue jeudi dernier au centre de vaccination anti-covid du CHR de ma région. Des tentes installées à l'extérieur de l'hôpital, à côté de...la chambre mortuaire. No comment!

1er sas: des hôtesses prennent mes papiers (carte d'identité+ attestation du médecin) et me font remplir un questionnaire (antécédents d'allergies, vaccins récents etc...).

2ème sas: 2 médecins, un jeune et un beaucoup moins jeune, reçoivent les candidats. Je me retrouve devant le jeune qui me pose les questions auxquelles j'ai répondu dans le questionnaire et dont il a les réponses sous les yeux. Il est visiblement maussade et pas ravi d'être là.

3ème sas: l'espace vaccination composé de plusieurs alvéoles où officient les infirmières. J'attends mon tour, assise près d'autres candidates qui caquètent avec force commentaires, peut-être pour se rassurer. Ce sont toutes des femmes octogénaires et nonagénaires, accompagnées par une fille ou une belle-fille. Certaines ont parcouru plus de 50 kms, venues des coins reculés du département.

C'est mon tour! Une infirmière d'âge mûr s'adresse à moi en annonant. Je lui explique que je ne suis pas sourde mais elle continue à me parler en détachant chaque syllabe avec le ton qu'elle prendrait en présence d' une gamine. Rien ne m'énerve plus! Je le lui fais savoir. Elle finit par s'exprimer normalement.

La piqûre faite, indolore, je repars sur ma chaise pour 1/4 d'heure, histoire de voir si aucune réaction allergique ne se manifeste.

Et voilà! je suis vaccinée contre le coronavirus! Enfin, à demi- vaccinée! La 2ème injection est programmée pour la mi-février...si les doses de vaccin arrivent à temps.

J'ai eu un peu mal au bras, au point d'injection, pendant 48h. Rien de grave! Et maintenant, je me dis que mon organisme est en train de fabriquer les anticorps qui me protègeront et me permettront de mieux vivre cette sale épidémie.