Veines et déveine

Depuis un traitement de chimiothérapie, mes veines sont restées fragiles et difficiles à piquer. Elles sont devenues le meilleur test d'habileté d'un(e) infirmier(e).

Or, donc, il y a quelques temps, je fais appel à un cabinet infirmier proche de mon domicile pour une prise de sang. Elles sont 3 dont la plus âgée m'a été recommandée par un médecin local à la retraite. Malheureusement, cette dernière est absente. Le lundi se présente l'une des 2 autres que j'iditenfierai sous l'appellation "N°1". Je la préviens de la difficulté à trouver une veine et lui suggère d'utiliser une aiguille très fine pour ne pas casser la veine qu'elle aura réussi à piquer. Les tentatives s'enchaînent. L'infirmière N°1 passe du creux de mon bras au dessus de ma main puis à l'avant bras. Elle fouille dans ma chair avec l'aiguille, passe du bras droit au bras gauche et me fait vraiment mal. Stoique, je ne dis rien pour ne pas la stresser davantage. A un moment donné, elle marque une pause et pose l'aiguille directement sur la table puis la reprend pour me piquer. Je la stoppe en lui faisant remarquer que l'aiguille n'est plus stérile et qu'elle doit en changer. Elle bredouille une excuse. Mes bras et mes mains sont couverts de bleus. Finalement, elle abandonne la partie et s'en va sans avoir procédé aux prélèvements.

Le lendemain matin arrive l'infirmière N°2, jeune femme pimpante. Après quelques tentatives infructueuses, elle finit par trouver une veine. Ouf! nous voilà soulagées. Elle remplit les flacons puis quitte ma maison pour poursuivre sa tournée. L'après-midi arrive un message de N°2: le laboratoire vient de la prévenir qu'il manque un flacon pour l'analyse de la glycémie. Elle a oublié de le remplir et doit donc revenir le lendemain matin. Vous imaginez ma colère. 3 visites pour une prise de sang!

Cette semaine, j'ai dû à nouveau solliciter une infirmière pour des examens sanguins et j'ai insisté pour que ce soit la N°3, la doyenne, qui vienne chez moi. Je lui ai raconté mon expérience malheureuse avec ses collègues et elle en a été consternée. Elle ne s'est pas démontée pour autant, a trouvé une veine du 1er coup et tout en douceur. Je l'ai chaudement félicitée et lui ai annoncé que désormais ce serait elle qui me piquerait...jusqu'à ce qu'elle prenne sa retraite.