Un virus "urbi et orbi"

Croyants ou pas, nous sommes attachés aux traditions. Celle de la chasse aux oeufs en chocolat que les enfants débusquent avec des cris de joie, celle du repas familial autour de l'agneau pascal. Nous, gastrostomisés, n'avons même pas le plaisir des yeux et le plaisir des autres ce dimanche 12 avril.

Confinés, nous le sommes pour encore plusieurs semaines. Beaucoup de projets sont menacés ou tombent à l'eau. Je pense à Bil qui devait retrouver sa fille aux Etats-Unis. Je pense à mes amis Franck, Soraya et leurs enfants qui devaient s'envoler pour le Canada où les attend une vie meilleure. Les murs de leur appartement ne leur ont jamais paru aussi étroits. Je pense aussi à Virginie et Cécile, mes petites coiffeuses, qui se sont endettées pour acheter leur salon. Combien de temps vont-elles tenir sans aucun revenu pour payer leur crédit? Je pense enfin à toutes celles et ceux mis en chômage technique ou menacés de perdre définitivement leur emploi.

Cette épidémie est une épreuve pour tout le monde. Elle nous oblige à puiser dans nos ressources de patience, de courage, d'inventivité. Elle fait de nous des héros anonymes dont personne ne parlera. Mais, quand nous sortirons de ce tunnel (tous les tunnels ont une sortie), nous pourrons dire, à l'instar des rescapés des grandes guerres, non pas "J'y étais!" mais "Je l'ai vécu!". Parce que, oui, nous vivons une page de l'histoire moderne de l'humanité. Une épidémie" urbi et orbi"!

Bon week-end de Pâques à tous!