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Cerises

Les 1ères arrivent sur les étals, en provenance du Roussillon; pas encore très rouges ni très sucrées mais symboliques de journées chaudes et ensoleillées...On s'en tiendra aux symboles devant une réalité qui en est bien éloignée.

Pourquoi parler de cerise, mon fruit préféré, si nous ne pouvons en manger? Le plaisir des yeux ne vaut pas celui des papilles.

Traversant le pittoresque marché qui s'étale chaque semaine sous mes fenêtres, je tombe en arrêt devant des barquettes de cerises joliment alignées. Les toutes 1ères de la saison! Le vendeur, gentiment, me tend un fruit pour que je le goûte. Ne pouvant rien avaler, je suis obligée de décliner son offre mais il insiste. Il ne comprend pas mon refus et commence à se vexer:" Vous avez peur que je vous empoisonne? Goûter ne vous oblige pas à acheter!". Comme je n'ai pas envie de raconter ma vie, là, dans le brouhaha du marché qui me rend inaudible, je prends la cerise et l'enfourne. Le vendeur, satisfait, attend ma réaction mais, impossible de parler la bouche pleine! Je lui fais un signe d'approbation, pouce levé, et sors un billet pour acheter une barquette et en finir avec cette situation embarrassante. Je m'éloigne en hâte pour pouvoir recracher la cerise.

Plus tard, de retour à la maison, la barquette fera des heureux et excitera la curiosité de Lys, ma petite chatte, qui aura beaucoup de plaisir à faire rouler ces petites boules rouges. Quant à moi, je ne me priverai pas d'en croquer quelques unes. 

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